Dévoilés au dernier CES de Las Vegas (janvier 2015), les nouveaux téléviseurs du géant japonais débarquent progressivement sur le marché européen. La nouvelle gamme Bravia se compose de 6 modèles (X94C, X93C, X90C, S85C, X85C et X83C), eux-mêmes déclinés en un, deux ou trois téléviseurs avec des tailles d’écran allant de 43 (108 cm) à 75 pouces (189 cm). Parmi ces modèles, certains se distinguent visuellement, notamment le Bravia X90C avec une finesse inégalée de 4,9 mm d’épaisseur, inférieure à celle d’un smartphone Xperia !
Les références de la gamme Sony Bravia 2015 partagent deux points communs. Elles sont toutes capables d’afficher des contenus 4K grâce à un nouveau processeur d’image X1 et une dalle Triluminos avec affichage X-Reality Pro permettant de garantir la clarté, le contraste et la couleur des flux Ultra Haute-Définition. C’est du côté de la connectivité que se distinguent ensuite ces téléviseurs. Ils figurent en effet parmi les premiers écrans à fonctionner sous Android TV Lollipop, le système d’exploitation dédié de Google. La gamme Bravia 2015 propose à ce titre l’ensemble des fonctionnalités de l’OS : commande vocale, Google Cast (pour diffuser photos, vidéos et musiques d’un écran mobile vers le téléviseur), Google Play (magasin de jeux et d’applications), etc. Un choix qui différencie Sony de ses principaux concurrents. LG mise ainsi sur webOS, racheté à HP en février 2013, Panasonic sur Mozilla et son Firefox OS, quand Samsung privilégie lui son propre système d’exploitation multiplateformes, Tizen. Sharp est à ce jour le seul autre constructeur TV à avoir annoncé l’adoption d’Android TV pour l’une de ses trois séries de TV Ultra HD en 2015 (Série UE30).
Le choix d’Android TV pour l’ensemble de sa nouvelle gamme de téléviseurs 4K est loin d’être anodin pour Sony. Si le marché de la TV connectée se développe progressivement, il le doit à la généralisation des technologies « Smart » au sein des gammes des constructeurs davantage qu’à une véritable adhésion du public autour de ses promesses d’usage. Face à la concurrence des opérateurs télécoms et autres acteurs OTT pour la distribution de contenus numériques d’une part, et à celle des écrans nomades pour l’accès à des services simples et interactifs d’autre part, tout l’enjeu pour Sony, comme pour les autres constructeurs TV, est de préserver la position centrale de ses produits au sein des foyers, désormais totalement connectés. En s’associant au géant du web américain, Sony fait le choix de la praticité et de l’universalité tant l’OS du géant américain est appelé à être intégré sur un maximum de plates-formes dans les années à venir (smartphones, tablettes, montres, équipements automobiles…). Une présence massive sur les différents terminaux du foyer et une simplicité d’interconnexion qui devraient faciliter la mise en place de synergies entre les différents écrans commercialisés par la marque nippone (produits mobiles également sous Android). L’intégration d’Android TV garantit en outre à Sony de pouvoir bénéficier de la puissance d’innovation de Google et de son pouvoir d’attraction auprès du grand public. Pour la firme de Mountain View, il s’agit d’une nouvelle étape de son processus de prise de contrôle de la télévision connectée, quelques mois seulement après sa percée sur les box des opérateurs télécoms (Bbox Miami et Freebox Mini 4K) et la distribution de ses propres matériels (Chromecast, Nexus Player). En inscrivant le nom de deux acteurs supplémentaires (Sony et Sharp) à sa liste de partenaires, Google apparaît de plus en plus comme l’un des leaders de l’intelligence sur téléviseurs. Reste à savoir dans quelle mesure cette position centrale ne servira pas à terme son seul intérêt ? Interface standard, Android TV privilégie en effet l’accès au store d’applications et aux divers services multimédia du géant américain, allant jusqu’à concurrencer directement les services édités par les constructeurs qui l’accueillent, ici le Sony Entertainment Network…