La vidéo d’actualité en ligne a le vent en poupe. Face aux acteurs-médias traditionnels, aux pure-player ou aux autres réseaux sociaux (cf par exemple le lancement d’Instant Article par Facebook), Google lance plusieurs offres et services destinés à aider les professionnels à se saisir de ses outils et à conforter sa place dans le domaine de l’information en ligne.
Depuis mars 2015, YouTube propose un service de mise en ligne de vidéos filmées en 360° (4 caméras sont éligibles à la diffusion). Pour un coût de production relativement dérisoire (la caméra HD Gyroptic coûte 499$) et un encombrememnt minimal (180 grammes pour la Gyroptic), certains journalistes de terrain se sont équipés de telles caméras pour réaliser des vidéos-reportages immersifs impressionnants. Parmi les pionniers du secteur, l’Américain Chris Milk s’est associé avec Vice Media pour quelques reportages 360° témoignant d’événements d’actualité, par exemple des manifestations dans les rues de New York.
Le « News Lab », un projet pour inciter les journalistes à utiliser les services Google
Afin « de collaborer avec les journalistes et les entrepreneurs pour construire le futur des médias », Google a lancé le service « News Lab » le 21 juin dernier. Ce dernier vise à la fois à :
– Offrir des outils techniques au service du reportage et du storytelling (Google propose notamment de nombreux tutoriaux et cas pratiques destinés à aider les journalistes à faire un usage pertinent de ses outils)
– Proposer des données en temps réel aux journalistes (notamment Google Trends qui permet de visualiser instantanément les sujets les plus recherchés dans le monde)
– Réinventer les mode de distribution du futur. Outre un accroissement des investissements de Google dans des accélérateurs de start-up, le groupe numérique souhaite aussi faciliter l’agrégation et la curation de contenus amateurs vérifiés sur YouTube.
Alors que télévision et médias en ligne professionnels demeurent aux yeux des consommateurs-médias les sources de références pour trouver de l’information de qualité, YouTube met en place 3 services éditoriaux destinés à valoriser des contenus amateurs fiables et apportant un « plus » dans la couverture de l’actualité quotidienne.
Le service NewsWire (lancé le 21 juin) présente, en partenariat avec l’agence de news Storyful, une liste de vidéos captées par les smartphones de témoins d’événement d’actualité (Facebook a lancé le même type de service en 2014). Le 29 juin 2015, il était possible de voir sur ce service des vidéos d’actualité amateurs sur :
Sur une période de 24 heures, le service NewsWire agrège ainsi une sélection de 34 vidéos amateurs, réparties en 10 sujets d’actualité. Sur la journée analysée, les événements traités font la part belle aux images spectaculaires ou dramatiques (attaque d’animal, incendie, innondations, explosions, tornade). La plupart des contenus durent moins d’une minute, sont souvent captés par des smartphones dans l’action, et font avant tout figure de témoignages. Ils s’inscrivent dans une volonté de redistribuer des contenus exceptionnels que les caméras TV n’auraient pas pu capter. La mise à disposition de ces contenus amateurs ciblés peut aussi constituer des sources d’image pour les médias professionnels et les sites web en quête d’illustrations pour leurs sujets d’actualité.
Le service « Witness Media Lab » propose, en partenariat avec l’ONG Witness.org, un service d’aide à la défense des droits de l’homme par l’image. Le service répertorie des vidéos amateurs témoignant de violations des droits de l’homme dans le monde, en vue de constituer une base documentaire pour des juristes et des avocat. La véracité des contenus UGC est vérifiée par Google.
Le service « First Draft» (lancé le 18 juin) est administré par un groupe d’experts en journalisme et réseaux sociaux chargé de vérifier la véracité des contenus distribués en ligne (afin de lutter contre les manipulations d’image notamment). Le service propose également aux journalistes en herbe des techniques permettant d’expertiser eux-mêmes les contenus amateurs afin de détecter s’il s’agit – ou non – de documents fiables dans le cadre du traitement de l’information (analyse de l’image pour détecter s’il s’agit d’un photomontage, d’une réutilisation abusive d’images d’achives ou d’une mise en scène à caractère manipulateur).